Ce cours vise à introduire aux fondements de la culture hip-hop dans l’optique de mieux comprendre son état actuel. Ainsi, il sera question de situer l’émergence du hip-hop dans son contexte sociohistorique et d’observer ses balbutiements jusqu’à la première coupure majeure du genre, au milieu des années 1980. Un accent sera porté à l’acte de parole et à ses premières phases poétiques. Cela étant fait, il sera enfin possible d’observer comment cette culture s’est introduite au Québec et comment elle y a évolué dans jusqu’à aujourd’hui.
Si intéressé, voici un lien Google Drive pour vous partager plusieurs documents (thèses & articles) sur le sujet :
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La première séance a pour but d’initier aux fondements de la culture hip-hop et de présenter ses premières manifestations en se concentrant sur l’acte de parole. Pour bien saisir tout cela, il est d’abord nécessaire de connaitre la tradition orale afro-américaine de laquelle découle la poésie hip-hop : le signifying. Il faut également clarifier l’usage de certains termes clés comme la différence entre hip-hop et rap. Enfin, il faut aborder le contexte social dans lequel s’inscrit la naissance de cette culture, celui du Bronx des années 1970. Cela étant fait, nous pourrons observer le phénomène des block parties et l’innovation musicale apportée en 1973 par le premier des Pères Fondateurs du hip-hop : Clive Campbell, alias DJ Kool Herc.
La seconde séance poursuit le parcours historique. Nous sommes maintenant dans la deuxième moitié des années 1970. Les bars de New York sont les premiers à s’intéresser à cette musique et certains lui donnent une place suffisamment importante pour que les artistes peaufinent leur art au point de l’écrire et de le pratiquer. C’est l’âge d’or de la célébration hip-hop « pure », une soirée hautement festive qui marie la danse (le break dance), l’art pictural (le graffiti) et la musique. La culture hip-hop au sens large se définit plus clairement et ose assumer ses spécificités. Certaines maisons de disque manifestent le désir d’endisquer cet étrange phénomène, menant au succès phénoménal de la chanson « Rapper’s Delight » (1979) du Sugarhill Gang. Succès qui signera du même coup la mort de ces soirées magiques. Rapidement, la relation entre les artistes et les maisons de disque devient tendue, particulièrement avec les DJs. Les chansons se contentent de recréer l’ambiance et les routines des soirées d’antan jusqu’à la grande cassure de 1982 provoquée par la chanson « The Message » du groupe Grand Master Flash & The Furious Five. Cassure d’abord dans son rythme, très lent pour l’époque, ensuite dans son thème : la vie rude du ghetto où l’on retrouve du « verre cassé, partout ». Cette chanson ouvrira la voie des possibles pour les rappeurs.
La dernière séance nous transporte au Québec. Maintenant que nous avons exploré l’émergence du rap aux États-Unis, il sera question de la Belle Province : comment cette musique est-elle apparue ici? Comment a-t-elle ensuite évolué? Cette séance couvrira plusieurs décennies et ne se limitera pas à la seule prise de parole : il sera aussi question de marketing, de création de médias alternatifs, de relation avec les médias de masse, etc. L’objectif étant de dresser un portrait plutôt global pour expliquer l’émergence actuelle de certains artistes hip-hop dans la sphère publique québécoise.